Récemment, je réalisais la couverture du tome 2 de Western Love, "Noël en famille".
Et je me suis dit : pourquoi ne pas poster ici, dans le cimetière de la blogosphère, les différentes étapes de sa réalisation ?
C'est parti !
D'abord, je commence par quelques recherches en vrac. Je pousse un peu le dessin pour essayer de sentir le potentiel de l'image (ou non). Et je montre rapidement à mes collègues de l'Atelier Virevoltant, souvent de bons conseils.
Suite aux conseils, je réalise de nouvelles recherches, que je sens déjà mieux. À ce stade, le croquis de ce qui deviendra la couverture finale devient une évidence. J'envoie ces nouvelles recherches à mon éditeur et consulte à nouveaux mes collègues (qui sont inépuisables, merci à eux).
Tout le monde confirme mon choix. MAIS, comme je suis perfectionniste, je préfère pousser le croquis en couleur pour être sûr que je vais dans la bonne direction, et avoir une idée aussi précise que possible de l'aspect final du livre.
On valide donc avec mon éditeur (qui lui aussi, est inépuisable, merci à lui), et j'attaque le crayonné définitif. J'ai eu la bonne idée de me garder ce dessin de couverture pour après les vacances de Noël, j'étais donc en pleine forme et bien content de retrouver mon crayon (Mars Lumograph STAEDLER H) et ma feuille (Canson XLsmooth multitechniques liquides).
Aucune règle pour commencer, je prends mon pinceau, et j'attaque par ce qui me fait le plus envie. En l'occurrence, ce tronc d'arbre déchiqueté (la star de cette couv, avouons-le).
Ça avance ! Me reste l'arrière-plan. Jamais simple sur les couvertures, les arrière-plans. Il faut qu'il soit là sans être là. Qu'il accompagne le dessin, donne de la profondeur, sans parasiter le titre et sans détourner le regard des personnages.
Quelques temps avant, j'avais vu une vidéo de William Vance où il se servait d'une éponge pour effacer son trait d'arrière-plan, donnant un bel effet de brouillard à son dessin (les ambiances de décors de Vance, c'pas de la merde, si vous me permettez).
Je décide donc de tester cette technique pour mon arrière-plan, et c'est tellement chouette que j'en fous partout ensuite. Ça ajoute de la crasse, des accidents, bref, ça rend l'image plus vivante et ça me plait. Vive les éponges.
Là, l'encrage est fini (snif), faut scanner (1200dpi bitmap, merci).
Et on obtient une image toute propre.
MAIS, je trouve encore l'image trop propre. Ça pourrait être plus vivant, plus dynamique, je rajoute donc des éclaboussures de neige partout comme un gros cochon, et là, enfin, je suis content.
J'envoie l'image chez Soleil pour qu'il place le lettrage de titre que j'avais réalisé pour le tome 1. On chipote un peu. Puis pouf, ça fait une couverture.
5 commentaires :
Présent !
Ben je trouve pas que c'est un cimetière, tout ça, c'est plus calme par ici.
Moins de monde mais aussi moins d'hypocrisie, désormais, et donc moins dépotoir à émotions merdiques.
Bref, superbe taf, t'as bien raison de souligner qu'une couv', c'est une grande aventure, à chaque fois.
L'enjeu est énorme, La pression et l'envie de jouer aussi.
Bravo et merci pour le partage de cette expérience !
Wow, effectivement, belle aventure !
Je n'imagine pas le temps passé dessus...
Merci de nous partager ces étapes de travail !
Avec plaisir, merci à vous! : )
L'avantage du blog, c'est qu'on contrôle encore la chronologie textes/images. C'est plus facile pour décrire un processus qui prend du temps comme la réalisation d'une couverture. Difficile à faire sur les autres réseaux (qui ont aussi leurs avantages, mais pas celui-là).
La couverture d’un album c’est tellement important. Dans notre librairie on voit tellement de clients qui s’arrêtent et qui prennent l’album pour le feuilleter juste parce que la couverture les a interpellés. Cela dit celle-ci est très réussie.
Merci pour le partage
Oui. Je fais évidemment pareil en librairie !
Il m'arrive aussi très souvent de reposer le livre après l'avoir ouvert. Mais au moins, je l'ai ouvert ! : )
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