Vis ma vie de jeune auteur...#1/3

Salut les guignols !

Je me rends compte, en parcourant mon blog, que je poste pas mal de dessins mais que je dis rarement ce que je fais de mes journées. Je me lance donc dans une série de trois articles sur ce que j'ai foutu cette année. Et si ça vous emmerde, vous connaissez la sortie : )

Bien. Commençons par le commencement. D'abord, il y a eu le lamentable plantage du Révérend 2, qui m'a laissé complètement sur le carreau fin 2013. J'étais dans une merde noir, au fond du trou, démotivé, et il me fallait donc rebondir sur un nouveau projet.

Ce projet, c'est L'Homme Sans Nom. 



Un western. L'histoire d'une jeune fille de l'Est des Etats-Unis qui part dans l'Ouest à la recherche du héros de son enfance. Malheureusement, plus elle avance dans ses recherches, et plus le portrait de son héros s'assombrit...


A ce stade du projet, j'ai une motivation à toute épreuve, je veux casser la baraque donc je me lance dans les synopsis, je fais des tas de recherches de persos, je fonce dans le tas.




Tout en finalisant mon synopsis principal et mes descriptions de personnages, je me lance dans le découpage de la première séquence pour pouvoir faire quelques pages.


J'obtiens une première version du dossier après quelques semaines de boulot.
Pour mettre toutes les chances de mon côté, je demande l'avis d'un scénariste qui a de la bouteille, pour avoir un retour sur mon projet avant de le présenter aux éditeurs.

Et là, le gentil monsieur massacre mon projet à la tronçonneuse (ou à la hache, en tout cas avec un truc qui fait mal), avec de forts bons arguments qui m'obligent à remettre beaucoup de choses en question.

Et surtout, à me documenter d'avantage sur l'époque. Après m'être frappé la tête sur tous les murs de l'atelier, je plonge donc le nez dans mes bouquins, et en particulier dans l'univers des mineurs.



Il faut aussi que je retravaille intégralement mes synopsis, j'abandonne beaucoup d'éléments de la première version, je triture le projet, je le retourne dans tous les sens et je finis par obtenir une nouvelle version mieux documentée et moins "cliché". Avec le recul aujourd'hui, je m'aperçois que cette nouvelle version était aussi moins pêchue, il n'y avait plus du tout l'énergie du projet initial, et surtout, mon personnage principal avait perdu tout son caractère au passage. Au lieu de retravailler certains éléments, j'ai modifié le projet quasi intégralement et c'était sans doute une erreur.

Mais à un moment, il faut faire des planches et envoyer le projet, sinon on perd la boule. Alors hop ! Je me motive et je mets le paquet sur les planches, ça doit avoir le plus de gueule possible !


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C'est bon, le projet part chez les éditeurs.
Certains s'intéressent au projet, bonne nouvelle !

Malheureusement, le scénario n'inspire pas assez confiance. La plupart refuse finalement le projet, sauf un, qui me propose de le retravailler avec un scénariste qu'il me présente. Allons-y, pourquoi pas !

L'histoire est une nouvelle fois retravaillée, ça prend du temps, on cherche, on rature et on repart, difficile de s'accorder mais on essaye, ça traine, ça se ramollit et puis peu à peu, lentement, le projet finit par s'arrêter.

Cinq mois de boulot qui finissent dans un tiroir.
A ce moment là, j'ai plus un rond, et l'éditeur du Révérend est incapable de me payer ce qu'il me doit. (c'est pas un contrat à 6 700 euros qui me nourrira cette année de toute façon...)

Autant dire que c'était pas la folie. Le cycle infernal du jeune auteur de BD démarre.
Phase 1, les doutes :
Peut-être que c'est pas un métier pour moi ? Au fond, je suis pas un peu une merde ? Ca sert à quoi de galérer si longtemps pour décrocher un contrat pourri ? Pourquoi j'aime ce métier déjà ? Faudrait peut-être que je prenne un boulot à mi-temps ? Mais ça va me bouffer toute mon énergie, il en faut déjà tellement, est-ce que ça me laissera le temps de bosser sur mes planches ?

Merde.



- Vis ma vie de jeune auteur -
La suite au prochain épisode : ici.







(note de l'auteur : Mais sinon je vais bien quand même en général.)

2 commentaires :

Le Chinois a dit…

Tes planches, elles déboitent, en tout cas ! Cet encrage avec tout ce noir, mes yeux sont pleins d'étincelles!

Hâte de lire la suite de tes problèmes :D

Oh, et puis tu le sais déjà mais t'es loin d'être une merde :)

galien a dit…

Je me retrouve parfaitement dedans : ça fait 8 ans que je galère, et jamais eu de contrats pour une BD.
Quelques petites choses dans des mag, le dessin de presse mais ça reste anecdotique. Alors u fais pas mal d'interventions pour bouffer et plus ça va, plus tu bosses en dehors de tes projets.
Aujourd'hui, je sais plus quoi faire, c'est assez pénible. Mais j'ai plus le temps de penser avec tous mes petits boulots... C'est positif ? Non. Je vis pas du dessin, je lui survis, je dis toujours.
Courage camarade.