Résilience T3 - La couverture, étape par étape.

Pour fêter la sortie du tome 3 de Résilience, voici un petit pas à pas de la réalisation de la couverture.
Attention, la qualité des photos varie selon l'heure de la journée et mon état de fatigue : )

Tout a commencé par une belle page blanche ou, pour être plus précis, par deux feuilles de papier Steinbach 200 grammes, format A3, collées ensemble avec du scotch de la marque scotch. Pourquoi deux feuilles ? Pour pouvoir les plier et dessiner sur celle du dessus sans abîmer le bas.


Puis, le crayonné (réalisé avec un crayon Staedtler H, de la sueur, des doutes et des sourcils froncés).


Je suis plus ou moins content, quelque chose me gêne mais je n'ai pas encore isolé quoi. Je commence l'encrage (avec un pinceau Winsor & Newton, et une plume achetée en chine - ou au japon je ne sais plus - dont j'ignore la marque), il fait encore jour.


Je termine l'encrage. Il fait nuit.
A ce stade, je n'aime pas le résultat. C'est franchement nul. Ma vie est affligeante.

Autant aller dormir.


Le lendemain, j'isole le premier problème. Les déchets manquent de profondeur.
Trop de petits éléments et pas assez de perspective. Je coupe.


Je colle une grosse rustine au dos.


Je reprends le crayonné en jouant sur la taille des déchets.


C'est mieux, je passe à l'encrage. Je suis content, je m'amuse. Vive les déchets.



J'ajoute quelques noirs et quelques blancs pour l'ambiance sous-marine.


Et je démarre la couleur sur ordinateur.


MAIS, j'ai besoin d'un avis extérieur et consulte donc mes collègues de l'Atelier Virevoltant, haute instance de la bande dessinée belge. Ces braves gens (merci à eux) me font remarquer que les attitudes de mes personnages, en particulier celle d'Ellen, pourraient être mieux.

Nouveau problème, je suis d'accord. Retour sur le papier. Je cherche des attitudes plus dynamiques.



 Je coupe.



Je colle. Le dos de ma feuille commence à ressembler à un puzzle.


J'ajuste les personnages.


Et j'encre.


Enfin satisfait, je peux scanner mes personnages, revenir sur la couleur et terminer l'image. 
Comme pour les autres albums de la série, j'utilise très peu de couleurs. Des aplats francs. 
J'aime bien.



Tout ça sur un écran qui doit avoir 15 ans. Le matériel de qualité, c'est important.


Je l'envoie ensuite aux graphistes du studio Casterman pour qu'ils puissent placer les différents éléments de la maquette (merci à eux). 
Quelques temps après, je reçois une couverture terminée !


Puis un beau jour, un livreur me demande de signer avec le doigt sur son engin du diable, je rate, mais il me donne quand même un beau carton (merci à lui). Et pouf, le livre est là. Tout beau, tout bleu !


Ne reste plus qu'à le laisser rejoindre ses p'tits copains !


Et le voilà bien au chaud.


FIN.

3 commentaires :

Louise a dit…

Que de suspens, de rebondissements et de déchirements !
Pfiou, je reprends mon souffle maintenant.
C'était super, merci pour l'aventure au pays du papier découpé ! ♥

galien a dit…

Quel taf !
Et c'est loin d'être évident d'avoir le recul suffisant pour cela : il s'agit d'être bien entouré, et de rester critique sur son propre taf.
Pas facile, non, mais le résultat est là : hyper graphique, dynamique bref, splendide.

S'tan the artist a dit…

C'est un beau voyage au pays du doute et de la création en action...ici le doute est un mouvement...loin de la sidération et des pensées négatives...au service du passage de l'imaginaire au papier...vers le regard du lecteur. Un beau voyage pour sûr 😊👏